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LES MILLE ET UNE NUITS,

tre esclave favorite, et sans laquelle la vie lui est insupportable. »

« En vérité, dit le calife, cette esclave est charmante, et elle est aussi belle que Naam ; dès demain je lui ferai préparer un appartement auprès de celui de sa compagne, et je lui enverrai les parures qui pourront lui faire plaisir, en considération de l’amitié que Naam a pour elle. »

La princesse fit servir aussitôt des rafraichissemens devant le calife qui venoit de s’asseoir : il prit quelque chose, et engagea Naam à jouer de la guitare. Elle le fit, et chanta des vers à la louange du calife. Ce prince s’amusa beaucoup à l’entendre ; et lorsqu’elle eut fini, il la remercia du plaisir qu’elle venoit de lui procurer, et lui fit des complimens sur l’étendue et la beauté de sa voix.

Vers le milieu de la nuit la princesse adressa ainsi la parole à son frère : « Souverain Commandeur des croyans, Naam, à peine convalescente, doit être extrêmement fati-