Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
151
CONTES ARABES.

témoigna sa surprise au médecin.

« Comment ne pleureroit-il pas, lui dit-il ? Cette jeune personne est son esclave, et il l’aime avec passion ; car, Madame, je dois vous avouer la vérité ; ce jeune homme n’est point mon fils, c’est celui de Rabia de la ville de Koufa. La lettre qu’il a écrite à Naam a pu seule rendre la santé à cette jeune personne, qui n’avoit point d’autre maladie que le chagrin de se voir séparée de son cher maître. Prenez, Madame, ces mille pièces d’or, et comptez sur une récompense plus généreuse, si votre cœur se laisse toucher de pitié pour ces amans infortunés. Vous êtes la seule personne qui puisse arranger cette affaire, et c’est sur vous que se fondent toutes nos espérances. »

La vieille, un peu étonnée, mais encore plus flattée de cette confidence, demanda à Naama s’il étoit effectivement le maitre de la jeune esclave. Celui-ci le lui ayant affirmé, elle lui avoua que Naam ne cessoit de parler de lui. Le jeune homme lui ayant