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LES MILLE ET UNE NUITS,

Naama se rendit en effet au palais de Hegiage. Comme son père étoit un homme des plus puissans de Koufa, il eut bientôt accès. « Que voulez-vous, Naama, lui dit Hegiage, dès qu’il l’aperçut ? » Naama raconta ce qui venoit de lui arriver. Hegiage fit venir le commandant de la garde, et lui demanda où pouvoit être l’esclave de Naama, fils de Rabia ?

Le commandant n’eut garde de paroître savoir quelle étoit la vieille qui avoit enlevé l’esclave, et répondit que Dieu seul connoissoit ce qui étoit caché. « Montez à cheval, lui dit Hegiage, parcourez avec soin les chemins, et cherchez de tous côtés cette esclave si chère à son maître. » Se tournant ensuite vers Naama : « Si votre esclave ne vous est pas rendue, lui dit-il, vous pourrez en prendre dix des miennes à votre choix, et autant de celles du commandant de la garde pour vous indemniser de votre perte. » « Allons donc, cria-t-il au commandant, courez après l’esclave de Naama. » Le com-