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LES MILLE ET UNE NUITS,

formée que le calife venoit de vous acheter ? »

À ces mots, des larmes abondantes couvrirent le visage de la jeune esclave ; elle maudit la ruse infame dont elle étoit la victime, et dit en elle-même : « Si je parle, personne ne voudra me croire, et peut-être je serai bientôt réclamée par celui qui a seul des droits sur moi. »

Comme Naam paroissoit extrêmement fatiguée du voyage, la sœur du calife la laissa reposer tout le reste de la journée. Le lendemain elle lui apporta du linge, des robes, un collier de perles et des brasselets, et voulut qu’elle s’en parât en sa présence.

Le calife étant entré sur ces entrefaites, alla s’asseoir à côté de Naam, qui se cacha aussitôt le visage avec les mains. La princesse ayant fait à son frère l’éloge de la beauté et des perfections de la nouvelle esclave, il la pria de ne point lui dérober la vue de tant d’attraits. Naam n’eut aucun égard aux prières du calife, et resta