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CONTES ARABES.

maître ne soit rentré. » Naam s’adressant à sa belle-mère, la pria de lui permettre de sortir un moment, avant que son mari ne rentrât. « Je n’ai point encore prévenu Naama, dit la belle-mère, et je crains qu’il ne soit fâché, s’il sait que vous êtes sortie. » « Madame, dit la vieille, nous ne ferons qu’entrer dans la mosquée la plus voisine, et nous ne tarderons pas à revenir. »

La vieille ne fut pas plutôt sortie avec la jeune esclave, qu’elle la conduisit au palais d’Hegiage, à qui elle fit aussitôt savoir son arrivée. Hegiage étant entré dans la chambre où la vieille avoit déposé Naam, fut extrêmement surpris de sa beauté. Jamais il n’avoit rien vu de si parfait et de si régulier. Naam, en l’apercevant, baissa son voile.

Hegiage fit appeler sur-le-champ un de ses officiers, et lui ordonna de monter à cheval avec cinquante cavaliers, de faire monter la jeune esclave sur un de ses meilleurs chameaux, de la conduire à Damas, et