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CONTES ARABES.

sente ; priez Dieu de toucher mon cœur, et de répandre sur moi sa miséricorde. » « Vous êtes jeune, Madame, lui répondit la vieille ; à votre âge on doit jouir des douceurs de la vie : Dieu, j’en suis sûre, touchera un jour votre cœur ; car on lit dans le saint Alcoran, que Dieu pardonnera à ceux et à celles qui ont embrassé la foi, parce qu’il est bon et miséricordieux[1]. »

Naam s’entretint ainsi quelque temps avec la vieille, et dit ensuite à son mari : « Je voudrois que vous fissiez quelque chose en faveur de cette bonne vieille, car elle porte la piété empreinte sur son visage. » « Eh bien, répondit-il, faites-lui préparer une salle pour qu’elle puisse s’y retirer, et ayez soin que personne n’en approche et ne trouble ses exercices de piété ! Peut-être que Dieu, à sa considération, nous comblera de ses bienfaits, et ne permettra point

  1. Wa yatouba allahou ala al mouminina, etc. Surate 33, verset 77.