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CONTES ARABES.

Arrivée devant la maison à l’heure de la prière de midi, elle frappa à la porte. Le portier vint ouvrir, et lui demanda ce qu’elle vouloit.

« Je suis, dit la vieille, une pauvre servante de Dieu ; je me trouve surprise par l’heure de la prière de midi, et je voudrois entrer dans cette sainte et respectable maison pour y faire ma prière. » « Bonne femme, lui dit le portier, cette maison n’est point une mosquée, ni un oratoire : c’est la maison de Naama, fils de Rabia. » « Je le sais, reprit la vieille, et je connois très-bien de réputation cette maison et ceux qui l’habitent ; car, telle que vous me voyez, je suis attachée au palais du calife : j’en suis sortie seulement depuis peu par esprit de dévotion, et pour m’acquitter de quelques pélerinages. »

« Tout cela est fort bon, dit le portier ; mais je ne puis vous laisser entrer. » La vieille insista, et dit en élevant la voix de plus en plus : « Comment, on empêchera d’entrer chez