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CONTES ARABES.

Naam méritoit effectivement l’affection de son époux. Elle joignoit aux charmes de la figure et à l’élégance de la taille, une humeur douce et aimable, et un esprit développé par l’éducation la plus soignée. Elle lisoit avec une grâce infinie, et jouoit de toutes sortes d’instrumens. Sa voix touchante remuoit tous les cœurs quand elle s’accompagnoit de la guitare et du tambourin, dont elle jouoit si parfaitement, qu’elle surpassoit les meilleurs maitres de son temps. Enfin, Naam pouvoit être regardée, avec raison, comme la personne la plus belle et la plus accomplie de Koufa.

Un jour qu’elle étoit assise auprès de son époux, et qu’ils prenoient ensemble le sorbet, elle se mit à préluder sur sa guitare, et à chanter ces paroles :


VERS.


« Puisqu’un maître généreux me comble de ses bienfaits et de ses faveurs, je ne puis craindre désor-