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LES MILLE ET UNE NUITS,

deux. Le prince, en agitant la corde à laquelle il étoit attaché, avertit alors les marchands de le remonter à bord, ce qu’ils firent aussitôt. Le vaisseau partit à l’instant avec la rapidité d’un trait lancé par un bras vigoureux.

La surprise et la joie des marchands furent extrêmes, quand ils se virent délivrés de ce danger. Ne sachant comment témoigner leur reconnoissance au prince, ils lui offrirent de lui donner tout ce qu’ils possédoient. Le prince ne voulut rien accepter. Le plus âgé d’entre les marchands reconnut alors qu’il y avoit quelque chose de merveilleux dans cette aventure, et que celui qu’ils prenoient pour un simple marchand comme eux, devoit être un homme extraordinaire. Il conjura le prince de ne pas leur cacher plus long-temps la vérité, et de leur apprendre qui il étoit réellement. Le prince refusa long-temps de se faire connoître ; mais le vieux marchand le pressa avec tant d’instances, que