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CONTES ARABES.

des, et qu’il y avoit une fontaine au pied. Il courut annoncer cette bonne nouvelle à Assad, et l’amena sous l’arbre près de la fontaine. Ils se rafraîchirent, chacun en mangeant une grenade ; après quoi ils s’endormirent.

Le lendemain matin, quand les princes furent éveillés : « Allons, mon frère, dit Amgiad à Assad, poursuivons notre chemin ; je vois que la montagne est bien plus aisée de ce côté que de l’autre, et nous n’avons qu’à descendre. » Mais Assad étoit tellement fatigué du jour précédent, qu’il ne lui fallut pas moins de trois jours pour se remettre entièrement. Ils les passèrent en s’entretenant, comme ils avoient déjà fait plusieurs fois, de l’amour désordonné de leurs mères, qui les avoit réduits à un état si déplorable. « Mais, disoient-ils, si Dieu s’est déclaré pour nous d’une manière si visible, nous devons supporter nos maux avec patience, et nous consoler par l’espérance qu’il nous en fera trouver la fin. »

Les trois jours passés, les deux