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CONTES ARABES.

ont fait par une brutalité qui n’a pas d’exemple. Par un complot indigne de leur naissance, votre absence leur a donné la hardiesse et l’insolence d’attenter à notre honneur. Que votre Majesté nous dispense d’en dire davantage ; notre affliction suffira pour lui faire comprendre le reste. »

Le roi fit appeler les deux princes, et il leur eût ôté la vie de sa propre main si l’ancien roi Armanos, son beau-père, qui étoit présent, ne lui eût retenu le bras. « Mon fils, dit-il, que pensez-vous faire ! Voulez-vous ensanglanter vos mains et votre palais de votre propre sang ? Il y a d’autres moyens de les punir, s’il est vrai qu’ils soient criminels. » Il tâcha de l’appaiser, et il le pria de bien examiner s’il étoit certain qu’ils eussent commis le crime dont on les accusoit.

Camaralzaman put bien gagner sur lui-même de n’être pas le bourreau de ses propres enfans ; mais après les avoir fait arrêter, il fit venir sur le soir un émir nommé Giondar, qu’il chargea d’aller leur ôter la vie hors