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CONTES ARABES.

roit à la suivre, qu’elle n’avoit point besoin de son service, et qu’il tînt seulement la porte fermée, elle le mena dans un autre appartement que celui de la princesse Haïatalnefous, où elle avoit coutume de coucher.

Quand le prince et la princesse furent dans la chambre où il y avoit un lit, et que la porte fut fermée, la princesse tira le talisman d’une petite boîte, et en le présentant à Camaralzaman : « Il n’y a pas long-temps, lui dit-elle, qu’un astrologue m’a fait présent de ce talisman ; comme vous êtes habile en toutes choses, vous pourrez bien me dire à quoi il est propre. »

Camaralzaman prit le talisman, et s’approcha d’une bougie pour le considérer. Dès qu’il l’eut reconnu avec une surprise qui fit plaisir à la princesse : « Sire, s’écria-t-il, votre Majesté me demande à quoi ce talisman est propre ? Hélas, il est propre à me faire mourir de douleur et de chagrin, si je ne trouve bientôt la princesse la plus charmante et la plus aimable qui