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CONTES ARABES.

jesté du grand honneur qu’elle me fait, encore moins de tant de bontés. Je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour les mériter. »

En sortant du conseil, ce prince fut conduit par un officier dans un grand hôtel que la princesse Badoure avoit déjà fait meubler exprès pour lui. Il y trouva des officiers et des domestiques prêts à recevoir ses commandemens, et une écurie garnie de très-beaux chevaux, le tout pour soutenir la dignité d’émir dont il venoit d’être honoré ; et quand il fut dans son cabinet, son intendant lui présenta un coffre-fort plein d’or pour sa dépense. Moins il pouvoit concevoir par quel endroit lui venoit ce grand bonheur, plus il en étoit dans l’admiration ; et jamais il n’eut la pensée que la princesse de la Chine en fût la cause.

Au bout de deux ou trois jours la princesse Badoure, pour donner au prince Camaralzaman plus d’accès près de sa personne, et en même temps plus de distinction, le gratifia