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CONTES ARABES.

tant de larmes depuis leur séparation, et elle le reconnut sous son méchant habit. Quant au prince qui trembloit devant un roi, comme il le croyoit, à qui il avoit à répondre d’une dette imaginaire, il n’eut pas seulement la pensée que ce pût être celle qu’il desiroit si ardemment de retrouver. Si la princesse eût suivi son inclination, elle eût couru à lui, et se fût fait connoître en l’embrassant ; mais elle se retint, et elle crut qu’il étoit de l’intérêt de l’un et de l’autre de soutenir encore quelque temps le personnage du roi avant de se découvrir. Elle se contenta de le recommander à un officier qui étoit présent, et de le charger de prendre soin de lui et de le bien traiter jusqu’au lendemain.

Quand la princesse Badoure eut bien pourvu à ce qui regardoit le prince Camaralzaman, elle se tourna du côté du capitaine pour reconnoître le service important qu’il lui avoit rendu, en chargeant un autre officier d’aller sur-le-champ lever le sceau qui avoit