Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
LES MILLE ET UNE NUITS,

« Sire, répondit le capitaine, je puis en assurer votre Majesté, comme d’une chose que je sais par moi-même. J’étois convenu de son embarquement avec un jardinier extrêmement âgé, qui me dit que je le trouverois à son jardin où il travailloit sous lui, et dont il m’enseigna l’endroit : c’est ce qui m’a obligé de dire à votre Majesté qu’il étoit pauvre. J’ai été le chercher et l’avertir moi-même dans ce jardin de venir s’embarquer, et je lui ai parlé. »

« Si cela est ainsi, reprit la princesse Badoure, il faut que vous remettiez à la voile dès aujourd’hui, que vous retourniez à la ville des idolâtres, et que vous m’ameniez ici ce garçon jardinier qui est mon débiteur ; sinon je vous déclare que je confisquerai non-seulement les marchandises qui vous appartiennent, et celles des marchands qui sont venus sur votre bord, mais même que votre vie et celle des marchands m’en répondront. Dès-à-présent on va par mon ordre apposer le sceau aux magasins où elles sont, qui