reprises. Mais comme elle ne vouloit rien dire devant les femmes de la princesse, qui ignoroient son déguisement, et qu’il étoit temps de se coucher, elle les congédia. « Princesse, dit-elle à Haïatalnefous dès qu’elles furent seules, après ce que je vous ai raconté de mon histoire, vous aurez bien connu sans doute que c’est à la vue de ce talisman que je me suis évanouie. C’est le mien, et celui qui nous a arrachés l’un de l’autre, le prince Camaralzaman mon cher mari et moi. Il a été la cause d’une séparation si douloureuse pour l’un et pour l’autre ; il va être, comme j’en suis persuadée, celle de notre réunion prochaine. »
Le lendemain dès qu’il fut jour, la princesse Badoure envoya appeler le capitaine du vaisseau. Quand il fut venu : « Éclaircissez-moi davantage, lui dit-elle, touchant le marchand à qui appartenoient les olives que j’achetai hier. Vous me disiez, ce me semble, que vous l’aviez laissé à terre dans la ville des idolâtres : pouvez-vous me dire ce qu’il y faisoit ? »