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CONTES ARABES.

demeuré à terre. Je l’avois averti moi-même, et je l’attendis long-temps. Comme je vis qu’il ne venoit pas, et que son retardement m’empêchoit de profiter du bon vent, je perdis la patience et je mis à la voile. » « Ne laissez pas de les faire débarquer, dit la princesse, cela ne nous empêchera pas d’en faire le marché. »

Le capitaine envoya sa chaloupe au vaisseau, et elle revint bientôt chargée des pots d’olives. La princesse demanda combien les cinquante pots pouvoient valoir dans l’isle d’Ébène. « Sire, répondit le capitaine, le marchand est fort pauvre : votre Majesté ne lui fera pas une grâce considérable quand elle lui en donnera mille pièces d’argent. »

« Afin qu’il soit content, reprit la princesse, et en considération de ce que vous me dites de sa pauvreté, on vous en comptera mille pièces d’or que vous aurez soin de lui donner. » Elle donna ordre pour le paiement ; et après qu’elle eut fait emporter les pots en sa présence, elle retourna au palais.