Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/526

Cette page a été validée par deux contributeurs.
516
LES MILLE ET UNE NUITS,

suites du grand visir Giafar, ce ministre entra dans la chambre où étoit Tourmente assise sur un sofa, et où il y avoit une assez grande quantité de coffres remplis des hardes de Ganem, et de l’argent qu’il avoit fait de ses marchandises.

Dès que Tourmente vit entrer le grand visir, elle se prosterna la face contre terre ; et demeurant en cet état comme disposée à recevoir la mort : « Seigneur, dit-elle, je suis prête à subir l’arrêt que le Commandeur des croyans a prononcé contre moi ; vous n’avez qu’à me l’annoncer. » « Madame, lui répondit Giafar en se prosternant aussi jusqu’à ce qu’elle se fût relevée, à Dieu ne plaise que personne ose mettre sur vous une main profane ! Je n’ai pas dessein de vous faire le moindre déplaisir. Je n’ai point d’autre ordre que de vous supplier de vouloir bien venir au palais avec moi, et de vous y conduire avec le marchand qui demeure en cette maison. » « Seigneur, reprit la favorite en se levant, par-