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CONTES ARABES.

telle, qu’il ne savoit à quoi se déterminer ; et il se seroit sans doute laissé surprendre par les soldats du calife, si Tourmente ne l’eût pressé de se déguiser. Il se rendit à ses instances : il prit un habit d’esclave, se barbouilla de suie ; et il étoit temps, car on frappa à la porte ; et tout ce qu’ils purent faire, ce fut de s’embrasser tendrement. Ils étoient tous deux si pénétrés de douleur, qu’il leur fut impossible de se dire un seul mot. Tels furent leurs adieux. Ganem sortit enfin avec quelques plats sur sa tête. On le prit effectivement pour un garçon traiteur, et on ne l’arrêta point. Au contraire, le grand visir qui le rencontra le premier, se rangea pour le laisser passer, étant fort éloigné de s’imaginer que ce fût celui qu’il cherchoit. Ceux qui étoient derrière le grand visir, lui firent place de même, et favorisèrent ainsi sa fuite. Il gagna une des portes de la ville en diligence, et se sauva.

Pendant qu’il se déroboit aux pour-