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CONTES ARABES.

toi auparavant de la personne de Ganem, et me l’amène ici avec Tourmente mon esclave, qui demeure chez lui depuis quatre mois. Je veux la châtier, et faire un exemple du téméraire qui a eu l’insolence de me manquer de respect. »

Le grand visir, après avoir reçu cet ordre précis, fit une profonde révérence au calife, en se mettant la main sur la tête, pour marquer qu’il vouloit la perdre plutôt que de ne lui pas obéir, et puis il sortit. La première chose qu’il fit, fut d’envoyer demander au syndic des marchands d’étoffes étrangères et de toiles fines des nouvelles de Ganem, avec ordre sur-tout de s’informer de la rue et de la maison où il demeuroit. L’officier qu’il chargea de cet ordre, lui rapporta bientôt qu’il y avoit quelques mois qu’il ne paroissoit presque plus, et que l’on ignoroit ce qui pouvoit le retenir chez lui, s’il y étoit. Le même officier apprit aussi à Giafar l’endroit où demeuroit Ganem, et jusqu’au nom de