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CONTES ARABES.

ses larmes la mémoire de Tourmente, et ne voulut entendre parler d’aucunes affaires.

Le dernier jour du mois, les prières et la lecture de l’Alcoran durèrent depuis le matin jusqu’à la pointe du jour suivant ; et enfin, lorsque tout fut achevé, chacun se retira chez soi. Haroun Alraschild, fatigué d’une si longue veille, alla se reposer dans son appartement, et s’endormit sur un sofa entre deux dames de son palais, dont l’une assise au chevet, et l’autre aux pieds de son lit, s’occupoient durant son sommeil à des ouvrages de broderie, et demeuroient dans un grand silence.

Celle qui étoit au chevet et qui s’appeloit Aube du jour[1], voyant le calife endormi, dit tout bas à l’autre dame : « Étoile du matin[2], car elle se nommoit ainsi, il y a bien des nouvelles. Le Commandeur des croyans, notre cher seigneur et maî-

  1. Nouronnihar
  2. Nagmatossobi