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CONTES ARABES.

enfance ; elle la fit venir dès la pointe du jour, et après lui avoir fait confidence de son secret : « Ma bonne mère, lui dit-elle, vous m’avez toujours aidée de vos bons conseils ; si jamais j’en ai eu besoin, c’est dans cette occasion-ci, où il s’agit de calmer mon esprit qu’un trouble mortel agite, et de me donner un moyen de contenter le calife. »

« Ma chère maîtresse, répondit la vieille dame, il eût beaucoup mieux valu ne vous pas mettre dans l’embarras où vous êtes ; mais comme c’est une affaire faite, il n’en faut plus parler. Il ne faut songer qu’au moyen de tromper le Commandeur des croyans, et je suis d’avis que vous fassiez tailler en diligence une pièce de bois en forme de cadavre ; nous l’envelopperons de vieux linges, et après l’avoir enfermée dans une bière, nous la ferons enterrer dans quelqu’endroit du palais ; ensuite, sans perdre temps, vous ferez bâtir un mausolée de marbre en dôme sur le lieu de la sépulture, et dresser une