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CONTES ARABES.

porte. Il entra dans un cimetière si vaste, qu’il s’étendoit depuis la ville jusqu’au lieu d’où il venoit ; il s’avança jusqu’à des murailles assez hautes, qui entouroient un petit champ qui faisoit le cimetière particulier d’une famille, et où étoit un palmier. Il y avoit encore une infinité d’autres cimetières particuliers, dont on n’étoit pas exact à fermer les portes. Ainsi Ganem trouvant ouvert celui où il y avoit un palmier, y entra et ferma la porte après lui ; il se coucha sur l’herbe, et fit tout ce qu’il put pour s’endormir ; mais l’inquiétude où il étoit de se voir hors de chez lui, l’en empêcha. Il se leva ; et après avoir en se promenant passé et repassé plusieurs fois devant la porte, il l’ouvrit sans savoir pourquoi ; aussitôt il aperçut de loin une lumière qui sembloit venir à lui. À cette vue, la frayeur le saisit, il poussa la porte qui ne se fermoit qu’avec un loquet, et monta promptement au haut du palmier, qui, dans la crainte dont il étoit agité, lui parut