Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/477

Cette page a été validée par deux contributeurs.
467
CONTES ARABES.

Il loua dans le voisinage une très-belle maison, richement meublée, où il y avoit un jardin fort agréable par la quantité de jets d’eau et de bosquets qu’on y voyoit.

Quelques jours après que ce jeune marchand se fut établi dans cette maison, et qu’il se fut entièrement remis de la fatigue du voyage, il s’habilla fort proprement, et se rendit au lieu public où s’assembloient les marchands pour vendre ou acheter des marchandises. Il étoit suivi d’un esclave qui portoit un paquet de plusieurs pièces d’étoffes et de toiles fines.

Les marchands reçurent Ganem avec beaucoup d’honnêteté ; et leur chef ou syndic à qui d’abord il s’adressa, prit et acheta tout le paquet au prix marqué par l’étiquette qui étoit attachée à chaque pièce d’étoffe. Ganem continua ce négoce avec tant de bonheur, qu’il vendoit toutes les marchandises qu’il faisoit porter chaque jour.

Il ne lui restoit plus qu’une balle,