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LES MILLE ET UNE NUITS,

tant enfin pourvu de toutes les choses nécessaires, il se mit en chemin avec cinq ou six marchands de Damas, qui alloient négocier à Bagdad.

Ces marchands suivis de tous leurs esclaves, et accompagnés de plusieurs autres voyageurs, composoient une caravane si considérable, qu’ils n’eurent rien à craindre de la part des Bédouins, c’est-à-dire des Arabes, qui n’ont d’autre profession que de battre la campagne, d’attaquer et piller les caravanes, quand elles ne sont pas assez fortes pour repousser leurs insultes. Ils n’eurent donc à essuyer que les fatigues ordinaires d’une longue route ; ce qu’ils oublièrent facilement à la vue de Bagdad, où ils arrivèrent heureusement.

Ils allèrent mettre pied à terre dans le khan le plus magnifique et le plus fréquenté de la ville ; mais Ganem qui vouloit être logé commodément et en particulier, n’y prit pas d’appartement ; il se contenta d’y laisser ses marchandises dans un magasin, afin qu’elles y fussent en sûreté.