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CONTES ARABES.

mans, à l’article de la mort, qu’il le vit expirer.

Dans la nécessité où étoit le prince Camaralzaman d’aller s’embarquer, il fit toutes les diligences possibles pour rendre les derniers devoirs au défunt. Il lava son corps, il l’ensevelit, après lui avoir fait une fosse dans le jardin (car, comme les Mahométans n’étoient que tolérés dans cette ville d’idolâtres, ils n’avoient pas de cimetière public), il l’enterra lui seul, et il n’eut achevé que vers la fin du jour. Il partit sans perdre de temps pour s’aller embarquer ; il emporta même la clef du jardin avec lui, afin de faire plus de diligence, dans le dessein de la porter au propriétaire au cas qu’il pût le faire, ou de la donner à quelque personne de confiance en présence de témoins, pour la lui mettre entre les mains. Mais en arrivant au port, il apprit que le vaisseau avoit levé l’ancre, il y avoit déjà du temps, et même qu’on l’avoit perdu de vue. On ajouta qu’il n’avoit mis à la voile qu’après l’avoir attendu trois grandes heures…