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CONTES ARABES.

elle envoya l’avertir secrètement de quelle manière la reine venoit de traiter son neveu, et de son dessein de les faire périr l’un et l’autre, afin qu’il donnât ordre à l’en empêcher, et qu’il songeât à sa propre conservation.

Abdallah vit bien qu’il n’y avoit pas de ménagement à prendre avec la reine Labe. Il ne fit que siffler d’une certaine manière ; et aussitôt un grand génie à quatre ailes se fit voir devant lui, et lui demanda pour quel sujet il l’avoit appelé ?

« L’Éclair, lui dit-il (c’est ainsi que s’appeloit ce génie), il s’agit de conserver la vie du roi Beder, fils de la reine Gulnare. Va au palais de la magicienne, et transporte incessamment à la capitale de Perse la femme pleine de compassion à qui elle a donné la cage en garde, afin qu’elle informe la reine Gulnare du danger où est le roi son fils, et du besoin qu’il a de son secours ; prends garde de ne la pas épouvanter en te présen-