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CONTES ARABES.

refusez pas, je vous en conjure au nom de Dieu ! Nous mourrions de déplaisir, mon fils et moi, si vous ne nous accordiez pas cette grâce. » « Bonne mère, répliqua le roi Beder, je vous l’accorderois très-volontiers, si je m’étois déterminé à me défaire d’une si bonne cavale ; mais quand cela seroit, je ne crois pas que vous en voulussiez donner mille pièces d’or ; car en ce cas-là je ne l’estimerois pas moins. » « Pourquoi ne les donnerois-je pas, repartit la vieille ? Vous n’avez qu’à donner votre consentement à la vente, je vais vous les compter. »

Le roi Beder qui voyoit que la vieille étoit habillée assez pauvrement, ne put s’imaginer qu’elle fût en état de trouver une si grosse somme. Pour éprouver si elle tiendroit le marché : « Donnez-moi l’argent, lui dit-il, la cavale est à vous. » Aussitôt la vieille détacha une bourse qu’elle avoit autour de sa ceinture, et en la lui présentant : « Prenez la peine de descendre, lui dit-elle, que nous