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CONTES ARABES.

propre pour la cavale. Abdallah qui en avoit une à tout cheval, en brida la cavale lui-même ; et dès que le roi Beder eut renvoyé le palefrenier avec les deux chevaux : « Sire, lui dit-il, vous n’avez pas besoin de vous arrêter davantage en cette ville, montez la cavale et retournez en votre royaume. La seule chose que j’ai à vous recommander, c’est qu’au cas que vous veniez à vous défaire de la cavale, de vous bien garder de la livrer avec la bride. » Le roi Beder lui promit qu’il s’en souviendroit ; et après qu’il lui eut dit adieu, il partit.

Le jeune roi de Perse ne fut pas plutôt hors de la ville, qu’il ne se sentit pas de la joie d’être délivré d’un si grand danger, et d’avoir à sa disposition la magicienne, qu’il avoit eu un si grand sujet de redouter. Trois jours après son départ il arriva à une grande ville. Comme il étoit dans le faubourg, il fut rencontré par un vieillard de quelque considération qui alloit à pied à une maison de plaisance qu’il avoit. « Seigneur, lui