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CONTES ARABES.

gerai avec plaisir pour l’amour de vous et de votre oncle mon bon ami ; mais auparavant je veux que pour l’amour de moi vous mangiez de celui-ci, que j’ai fait pendant votre absence. » « Belle reine, lui dit le roi Beder en le recevant avec respect, des mains comme celles de votre Majesté ne peuvent rien faire que d’excellent ; et elle me fait une faveur, dont je ne puis assez lui témoigner ma reconnoissance. »

Le roi Beder substitua adroitement à la place du gâteau de la reine, l’autre que le vieillard Abdallah lui avoit donné, et il en rompit un morceau qu’il porta à la bouche. « Ah, reine, s’écria-t-il en le mangeant, je n’ai jamais rien goûté de plus exquis ! » Comme ils étoient près d’un jet d’eau, la magicienne qui vit qu’il avoit avalé le morceau, et qu’il en alloit manger un autre, puisa de l’eau du bassin dans le creux de sa main, et en la lui jetant au visage :

« Malheureux, lui dit-elle, quitte