Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/446

Cette page a été validée par deux contributeurs.
436
LES MILLE ET UNE NUITS,

que tout ce qu’elle a fait, n’est que dissimulation. Dans le temps qu’elle croyoit que je dormois profondément, quoique je fusse éveillé, je m’aperçus qu’elle s’éloigna de moi avec beaucoup de précaution, et qu’elle se leva. Cette précaution fit qu’au lieu de me rendormir, je m’attachai à l’observer, en feignant cependant que je dormois toujours. » En continuant son discours, il lui raconta comment et avec quelles circonstances il lui avoit vu faire le gâteau ; et en achevant : « Jusqu’alors, ajouta-t-il, j’avoue que je vous avois presque oublié, avec tous les avis que vous m’aviez donnés de ses méchancetés ; mais cette action me fait craindre qu’elle ne tienne ni les paroles qu’elle vous a données, ni ses sermens si solennels. J’ai songé à vous aussitôt ; et je m’estime heureux de ce qu’elle m’a permis de vous venir voir avec plus de facilité que je ne m’y étois attendu. »

« Vous ne vous êtes pas trompé, repartit le vieillard Abdallah avec