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CONTES ARABES.

fin de certaines drogues qu’elle prit en différentes boîtes, et elle en fit un gâteau qu’elle mit dans une tourtière couverte. Comme avant toute chose elle avoit allumé un grand feu, elle tira de la braise, mit la tourtière dessus, et pendant que le gâteau cuisoit, elle remit les vases et les boîtes dont elle s’étoit servie en leur lieu ; et à de certaines paroles qu’elle prononça, le ruisseau qui couloit au milieu de la chambre disparut. Quand le gâteau fut cuit, elle l’ôta de dessus la braise et le porta dans un cabinet ; après quoi elle revint coucher avec le roi Beder, qui sut si bien dissimuler, qu’elle n’eut pas le moindre soupçon qu’il eût rien vu de tout ce qu’elle venoit de faire.

Le roi Beder, à qui les plaisirs et les divertissemens avoient fait oublier le bon vieillard Abdallah, son hôte, depuis qu’il l’avoit quitté, se souvint de lui, et crut qu’il avoit besoin de son conseil, après ce qu’il avoit vu faire à la reine Labe pendant la nuit. Dès qu’il fut levé, il témoigna à la