Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/436

Cette page a été validée par deux contributeurs.
426
LES MILLE ET UNE NUITS,

mon neveu dès hier : elle doit avoir compris elle-même le motif que j’en ai eu. Je veux bien le lui abandonner aujourd’hui ; mais je la supplie d’avoir pour agréable de mettre en oubli tous les secrets de cette science merveilleuse qu’elle possède au souverain degré. Je regarde mon neveu comme mon propre fils ; et votre Majesté me mettroit au désespoir, si elle en usoit avec lui d’une autre manière qu’elle a eu la bonté de me le promettre. »

« Je vous le promets encore, repartit la reine, et je vous répète par le même serment qu’hier que vous et lui aurez tout sujet de vous louer de moi. Je vois bien que je ne vous suis pas encore assez connue, ajouta-t-elle, vous ne m’avez vue jusqu’à présent que le visage couvert ; mais comme je trouve votre neveu digne de mon amitié, je veux vous faire voir que je ne suis pas indigne de la sienne. » En disant ces paroles, elle laissa voir au roi Beder qui s’étoit approché avec Abdallah,