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CONTES ARABES.

le fit descendre dans le caveau ; et quand il lui eut fait voir la quantité de vases, remplis de poudre d’or qu’il y avoit, il lui témoigna sa joie de ce que Dieu récompensoit enfin la vertu et toutes les peines qu’il avoit prises depuis tant d’années.

« Comment l’entendez-vous, reprit le jardinier ? Vous imaginez-vous donc que je veuille m’approprier ce trésor ? Il est tout à vous, et je n’y ai aucune prétention. Depuis quatre-vingts ans que mon père est mort, je n’ai fait autre chose que de remuer la terre de ce jardin sans l’avoir découvert. C’est une marque qu’il vous étoit destiné, puisque Dieu a permis que vous le trouvassiez ; il convient à un prince comme vous plutôt qu’à moi, qui suis sur le bord de ma fosse, et qui n’ai plus besoin de rien. Dieu vous l’envoie à propos dans le temps que vous allez vous rendre dans les états qui doivent vous appartenir, où vous en ferez un bon usage. »

Le prince Camaralzaman ne voulut pas céder au jardinier en généro-