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CONTES ARABES.

la reconnoissance possible. Mais je me garderai bien de penser même que la reine voulût me faire le moindre déplaisir, après toutes les bontés qu’elle ne cesse d’avoir pour moi. Au cas qu’elle en apprenne quelque chose, et qu’elle m’en parle, j’espère qu’elle ne songera pas seulement à lui, dès que je lui aurai marqué qu’il est mon neveu. »

Le vieillard étoit ravi d’entendre les louanges qu’on donnoit au jeune roi de Perse ; il y prenoit part comme si véritablement il eût été son propre fils, et il conçut pour lui une amitié qui augmenta à mesure que le séjour qu’il fit chez lui, lui donna lieu de le mieux connoître. Il y avoit environ un mois qu’ils vivoient ensemble, lorsqu’un jour le roi Beder étant assis à l’entrée de la boutique à son ordinaire, la reine Labe, c’est ainsi que s’appeloit la reine magicienne, vint à passer devant la maison du vieillard avec grande pompe. Le roi Beder n’eut pas plutôt aperçu la tête des gardes qui marchoient de-