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CONTES ARABES.

un grand bonheur pour vous que votre bonne fortune vous ait adressé à moi plutôt qu’à un autre. Vous êtes en sûreté dans ma maison, où je vous conseille de demeurer si vous l’agréez ainsi. Pourvu que vous ne vous en écartiez pas, je vous garantis qu’il ne vous arrivera rien qui puisse vous donner sujet de vous plaindre de ma mauvaise foi. De la sorte, il n’est pas besoin que vous vous contraigniez en quoi que ce soit. »

Le roi Beder remercia le vieillard de l’hospitalité qu’il exerçoit envers lui, et de la protection qu’il lui donnoit avec tant de bonne volonté. Il s’assit à l’entrée de la boutique ; et il n’y parut pas plutôt, que sa jeunesse et sa bonne mine attirèrent les yeux de tous les passans. Plusieurs s’arrêtèrent même, et firent compliment au vieillard sur ce qu’il avoit acquis un esclave si bien fait, comme ils se l’imaginoient. Et ils en paroissoient d’autant plus surpris, qu’ils ne pouvoient comprendre qu’un si beau jeune homme eût