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LES MILLE ET UNE NUITS,

ment dont j’ai encore horreur, que je me vois exposé à quelqu’autre plus terrible. » Cela lui donna lieu de raconter son histoire au vieillard plus au long, de lui parler de sa naissance, de sa qualité, de sa passion pour la princesse de Samandal, et de la cruauté qu’elle avoit eue de le changer en oiseau, au moment qu’il venoit de la voir et de lui faire la déclaration de son amour.

Quand ce prince eut achevé par le récit du bonheur qu’il avoit eu de trouver une reine qui avoit rompu cet enchantement, et par des témoignages de la peur qu’il avoit de retomber dans un plus grand malheur, le vieillard qui voulut le rassurer : « Quoique ce que je vous ai dit de la reine magicienne et de sa méchanceté, lui dit-il, soit véritable, cela ne doit pas néanmoins vous donner la grande inquiétude où je vois que vous en êtes. Je suis aimé de toute la ville, je ne suis pas même inconnu à la reine, et je puis dire qu’elle a beaucoup de considération pour moi. Ainsi c’est