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CONTES ARABES.

grande apparence. Il profita de ce qui lui restoit de force pour y aborder, et il arriva enfin si près du rivage, où la mer étoit tranquille, qu’il toucha le fond. Il abandonna aussitôt la pièce de bois qui lui avoit été d’un si grand secours. Mais en s’avançant dans l’eau pour gagner la grève, il fut fort surpris de voir accourir de toutes parts des chevaux, des chameaux, des mulets, des ânes, des bœufs, des vaches, des taureaux, et d’autres animaux qui bordèrent le rivage, et se mirent en état de l’empêcher d’y mettre le pied. Il eut toutes les peines du monde à vaincre leur obstination et à se faire passage. Quand il en fut venu à bout, il se mit à l’abri de quelques rochers, jusqu’à ce qu’il eut un peu repris haleine, et qu’il eut séché son habit au soleil.

Lorsque ce prince voulut s’avancer pour entrer dans la ville, il eut encore la même difficulté avec les mêmes animaux, comme s’ils eussent voulu le détourner de son des-