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CONTES ARABES.

« Sire, repartit le roi Beder, l’obligation que j’ai à votre Majesté, est si grande, que je devrois demeurer toute ma vie auprès d’elle pour lui en témoigner ma reconnoissance ; mais puisqu’elle ne met pas de bornes à sa générosité, je la supplie de vouloir bien m’accorder un de ses vaisseaux pour me remener en Perse, où je crains que mon absence, qui n’est déjà que trop longue, n’ait causé du désordre, et même que la reine ma mère à qui j’ai caché mon départ, ne soit morte de douleur, dans l’incertitude où elle doit avoir été de ma vie ou de ma mort. »

Le roi lui accorda ce qu’il demandoit de la meilleure grâce du monde ; et sans différer, il donna l’ordre pour l’équipement d’un vaisseau le plus fort et le meilleur voilier qu’il eut dans sa flotte nombreuse. Le vaisseau fut bientôt fourni de tous ses agrès, de matelots, de soldats, de provisions et de munitions nécessaires ; et dès que le vent fut fa-