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LES MILLE ET UNE NUITS,

marquer sa parfaite reconnoissance ; mais le roi l’embrassa avec bien de la joie, et lui témoigna combien il avoit de satisfaction de le voir. Il voulut aussi remercier la reine ; mais elle étoit déjà retirée à son appartement. Le roi le fit mettre à table avec lui, et après le repas, il le pria de lui raconter comment la princesse Giauhare avoit eu l’inhumanité de transformer en oiseau un prince aussi aimable qu’il l’étoit, et le roi de Perse le satisfit d’abord. Quand il eut achevé, le roi indigné du procédé de la princesse, ne put s’empêcher de la blâmer. « Il étoit louable à la princesse de Samandal, reprit-il, de n’être pas insensible au traitement qu’on avoit fait au roi son père ; mais qu’elle ait poussé la vengeance à un si grand excès contre un prince qui ne devoit pas en être accusé, c’est de quoi elle ne se justifiera jamais auprès de personne. Mais laissons ce discours, et dites-moi en quoi je puis vous obliger davantage. »