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CONTES ARABES.

l’entretien du roi et de la reine, ne donna pas au roi la peine de le prendre ; il passa le premier dans le cabinet, et la reine y rentra bientôt après avec un vase plein d’eau à la main. Elle prononça sur le vase des paroles inconnues au roi, jusqu’à ce que l’eau commençât à bouillonner ; elle en prit aussitôt dans la main, et en la jetant sur l’oiseau :

« Par la vertu des paroles saintes et mystérieuses que je viens de prononcer, dit-elle, et au nom du Créateur du ciel et de la terre, qui ressuscite les morts et maintient l’univers dans son état, quitte cette forme d’oiseau, et reprends celle que tu as reçue de ton Créateur. »

La reine avoit à peine achevé ces paroles, qu’au lieu de l’oiseau, le roi vit paroître un jeune prince de belle taille, dont le bel air et la bonne mine le charmèrent. Le roi Beder se prosterna d’abord, et rendit grâces à Dieu de celle qu’il venoit de lui faire. Il prit la main du roi en se relevant, et la baisa, pour lui