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LES MILLE ET UNE NUITS,

pût pas douter, elle lui raconta comment et pourquoi la princesse Giauhare s’étoit ainsi vengée du mauvais traitement que le roi Saleh avoit fait au roi de Samandal son père.

Le roi eut d’autant moins de peine à ajouter foi à tout ce que la reine lui raconta de cette histoire, qu’il savoit qu’elle étoit une magicienne des plus habiles qu’il y eût jamais eu au monde, et que comme elle n’ignoroit rien de tout ce qui s’y passoit, il étoit d’abord informé par son moyen des mauvais desseins des rois ses voisins contre lui, et les prévenoit. Il eut compassion du roi de Perse, et il pria la reine avec instance de rompre l’enchantement qui le retenoit sous cette forme.

La reine y consentit avec beaucoup de plaisir : « Sire, dit-elle au roi, que votre Majesté prenne la peine d’entrer dans son cabinet avec l’oiseau, je lui ferai voir en peu de momens un roi digne de la considération qu’elle a pour lui. » L’oiseau qui avoit cessé de manger, pour être attentif à