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CONTES ARABES.

ses diligences de son côté, ça été sans succès jusqu’à présent, mais il faut espérer que nous le reverrons lorsque nous ne l’attendrons pas. »

La désolée Gulnare ne se paya pas d’abord de cette espérance ; elle regarda le roi son cher fils comme perdu, et elle pleura amèrement, en mettant toute la faute sur le roi son frère. La reine sa mère lui fit considérer la nécessité qu’il y avoit qu’elle fît des efforts pour ne pas succomber à sa douleur. « Il est vrai, lui dit-elle, que le roi votre frère ne devoit pas vous parler de ce mariage avec si peu de précaution, ni consentir jamais à emmener le roi mon petit-fils, sans vous en avertir auparavant. Mais comme il n’y a pas de certitude que le roi de Perse ait péri, vous ne devez rien négliger pour lui conserver son royaume. Ne perdez donc pas de temps, retournez à votre capitale : votre présence y est nécessaire ; et il ne vous sera pas difficile de tenir toutes choses dans l’état paisible où elles sont, en