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LES MILLE ET UNE NUITS,

du mal, et j’en dois moins me plaindre de celui que tu m’as fait ! Mais autant que tu m’en as fait, autant je souhaite du bien à ceux qui m’ont vengé de toi en vengeant la mort de leur semblable. »

Il n’est pas possible d’exprimer l’excès de la joie du prince Camaralzaman. « Chère princesse, s’écria-t-il encore, ce moment fortuné qui me rend ce qui vous étoit si précieux, est sans doute un présage qui m’annonce que je vous retrouverai de même, et peut-être plus tôt que je ne pense ! Béni soit le ciel qui m’envoie ce bonheur, et qui me donne en même temps l’espérance du plus grand que je puisse souhaiter. »

En achevant ces mots, Camaralzaman baisa le talisman, l’enveloppa et le lia soigneusement autour de son bras. Dans son affliction extrême, il avoit passé presque toutes les nuits à se tourmenter et sans fermer l’œil. Il dormit tranquillement celle qui suivit une si heureuse aventure ; et le lendemain, quand il eut pris son habit