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CONTES ARABES.

de votre beauté et de vos charmes. Loin de m’en repentir, je vous supplie de le recevoir, et d’être persuadée qu’il ne brûlera jamais que pour vous. J’ose espérer que vous ne le refuserez pas, et que vous considérerez qu’un roi qui est sorti de ses états uniquement pour venir vous l’offrir, mérite de la reconnoissance. Souffrez donc, belle princesse, que j’aye l’honneur d’aller vous présenter à mon oncle. Le roi votre père n’aura pas sitôt donné son consentement à notre mariage, qu’il le laissera maître de ses états comme auparavant. »

La déclaration du roi Beder ne produisit pas l’effet qu’il en avoit attendu. La princesse ne l’avoit pas plutôt aperçu, qu’à sa bonne mine, à son air, et à la bonne grâce avec laquelle il l’avoit abordée, elle l’avoit regardé comme une personne qui ne lui eût pas déplu. Mais dès qu’elle eut appris par lui-même qu’il étoit la cause du mauvais traitement qu’on venoit de faire au roi son père, de la douleur qu’elle en avoit, de la