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CONTES ARABES.

que je faisois de votre personne. »

Le roi Saleh fut extrêmement offensé d’une réponse si outrageante, et il eut bien de la peine à retenir son juste ressentiment. « Que Dieu, Sire, reprit-il avec toute la modération possible, récompense votre Majesté comme elle le mérite ; elle voudra bien que j’aie l’honneur de lui dire que je ne demande pas la princesse sa fille en mariage pour moi. Quand cela seroit, bien loin que votre Majesté dût s’en offenser, ou la princesse elle-même, je croirois faire beaucoup d’honneur à l’un et à l’autre. Votre Majesté sait bien que je suis un des rois de la mer, comme elle ; que les rois mes prédécesseurs ne cèdent en rien par leur ancienneté à aucune des autres familles royales, et que le royaume que je tiens d’eux, n’est pas moins florissant, ni moins puissant que de leur temps. Si elle ne m’eût pas interrompu, elle eût bientôt compris que la grâce que je lui demande ne me regarde pas, mais le jeune roi de Perse, mon ne-