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CONTES ARABES.

une grande fête ; et comme ils s’abstiennent de tout travail pour la passer en des assemblées et en des réjouissances publiques, ils ne veulent pas aussi que les Musulmans travaillent ; et les Musulmans, pour se maintenir dans leur amitié, se font un divertissement d’assister à leurs spectacles qui méritent d’être vus. Ainsi, vous n’avez qu’à vous reposer aujourd’hui. Je vous laisse ici ; et comme le temps approche que le vaisseau marchand, dont je vous ai parlé, doit faire le voyage de l’isle d’Ébène, je vais voir quelques amis, et m’informer d’eux du jour qu’il mettra à la voile, et en même temps je ménagerai votre embarquement. » Le jardinier mit son plus bel habit, et sortit.

Quand le prince Camaralzaman se vit seul, au lieu de prendre part à la joie publique qui retentissoit dans toute la ville, l’inaction où il étoit lui fit rappeler avec plus de violence que jamais, le triste souvenir de sa chère princesse. Recueilli en lui-même, il soupiroit et gémissoit en se