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CONTES ARABES.

visite dans leurs états. « Mais comme je suis persuadé, ajouta-t-il, que vous n’oublierez pas la reine Gulnare, et que vous la viendrez voir de temps en temps, j’espère que j’aurai l’honneur de vous revoir plus d’une fois. »

Il y eut beaucoup de larmes répandues de part et d’autre dans leur séparation. Le roi Saleh se sépara le premier ; mais la reine sa mère et les princesses furent obligées, pour le suivre, de s’arracher en quelque manière aux embrassemens de la reine Gulnare, qui ne pouvoit se résoudre à les laisser partir. Dès que cette troupe royale eut disparu, le roi de Perse ne put s’empêcher de dire à la reine Gulnare : « Madame, j’eusse regardé comme un homme qui eût voulu abuser de ma crédulité, celui qui eût entrepris de me faire passer pour véritables les merveilles dont j’ai été témoin, depuis le moment où votre illustre famille a honoré mon palais de sa présence. Mais je ne puis démentir mes yeux : je m’en souviendrai toute