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LES MILLE ET UNE NUITS,

roit que nous ayons pris la hardiesse de lui faire un présent de si peu de chose. Aussi nous vous supplions de ne le pas regarder par cet endroit, mais par l’amitié sincère qui nous oblige de vous l’offrir, et de ne nous pas donner la mortification de ne pas le recevoir de même. » Des manières si honnêtes obligèrent le roi de Perse à l’accepter, et il lui en fit de grands remercîmens, de même qu’à la reine sa mère.

Quelques jours après, le roi Saleh témoigna au roi de Perse que la reine sa mère, les princesses ses parentes, et lui, n’auroient pas un plus grand plaisir que de passer toute leur vie à sa cour ; mais comme il y avoit long-temps qu’ils étoient absens de leur royaume, et que leur présence y étoit nécessaire, ils le prioient de trouver bon qu’ils prissent congé de lui et de la reine Gulnare. Le roi de Perse leur marqua qu’il étoit bien fâché de ce qu’il n’étoit pas en son pouvoir de leur rendre la même civilité, en allant leur rendre