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LES MILLE ET UNE NUITS,

« Il falloit bien, reprit le roi de Perse, que le ciel me l’eût réservée comme vous le remarquez. En effet, la passion ardente dont je l’aime, me fait connoître que je n’avois jamais rien aimé avant de l’avoir vue. Je ne puis assez témoigner de reconnoissance à la reine sa mère, ni à vous, prince, ni à toute votre parenté, de la générosité avec laquelle vous consentez à me recevoir dans une alliance qui m’est si glorieuse. » En achevant ces paroles, il les invita à se mettre à table, et il s’y mit aussi avec la reine Gulnare. La collation achevée, le roi de Perse s’entretint avec eux bien avant dans la nuit ; et lorsqu’il fut temps de se retirer, il les conduisit lui-même chacun à l’appartement qu’il leur avoit fait préparer.

Le roi de Perse régala ses illustres hôtes par des fêtes continuelles, dans lesquelles il n’oublia rien de tout ce qui pouvoit faire paroître sa grandeur et sa magnificence ; et insensiblement il les engagea à demeurer